Indem der Autor auf Proust anspielt, geht er der Frage nach der Herkunft von Erinnerungen nach. Wann werden aus Erinnerungen Geschichten, egalg ob sie wahr sind oder nicht? Und worin liegt das Wesentliche der Erinnerungen? Im Laufe der einzelnen Geschichten rückt eine Antwort darauf näher.
Arvida ist ein Buch über das Erzählen von Geschichten in einer künstlich geschaffenen Umgebung. Die Industriestadt Arvida entstand in etwas mehr als 100 Tagen, nachdem sie durch die Québecer Aluminiumfabrik Alcan geplant wurde, um deren Arbeiter unterzubringen. Wie sehen die Geschichten an einem solchen Ort aus, der an sich keine Geschichte hat? Samuel Archibald liefert eine Vielzahl von familiären, persönlichen Geschichten, die fiktiv und von realen Geschichten vor Ort inspiriert sind. Letztendlich geht es nicht nur darum eine Geschichte zu haben oder sich Geschichten zu erzählen, sondern auch darum, diese aufzuschreiben und zu verbreiten. So entsteht die Geschichte von der geplanten Stadt Arvida von ihrer Entstehung und Blütezeit bis zu ihrem Niedergang.
Erzählung
Le Quartanier, 2011
324 Seiten
25,95 $
Ein Zitat:
« Arthur Vining Davis l’a rêvée et lui a donné pour nom l’acronyme des deux premières lettres de son prénom et de ses patronymes. Andrew Mellon l’homme le plus riche du monde en a financé la construction. Des hommes l’ont dessinée et d’autres l’ont bâtie et les employés de l’Alcoa et de l’Alcan l’habitent depuis.
Périodiquement, on évoque l’intronisation éventuelle de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco. Je pense qu’ils en parlaient en la construisant. C’est même un running gag entre mon père et moi. Quand on passe devant une maison arvidienne envers laquelle les années n’ont pas été tendres, un duplex dont les propriétaires ont peint leur moitié de couleurs différentes ou un gazon entretenu avec laxisme, l’un de nous deux dit :
– Celle-là, y seraient mieux de pas la montrer aux gars de l’Unesco.
Ils ont recommencé avec ça, en 2010. En entrevue, Carl Dufour, un conseiller municipale, a déclaré :
– Sans Arvida, les Allemands auraient peut-être gagné la guerre.
Affirmation grotesque qui avait au moins un mérite : celui d’être la plus exorbitante exagération de l’histoire d’une ville qui a pourtant vu naître mon père. Il est vrai qu’à peu près tout l’aluminium qui entrait dans la composition du fuselage des avions alliés était produit à l’usine Vaudreuil. Les installation furent protégées pendant une bonne partie de la guerre par des batteries antiaériennes qui faisaient d’étranges totems sur la pelouse autour des bâtisses. Bien entendu, Arvida n’était ni Peal Harbour, ni Londres, ni même Dresde. Les Japonais et les Allemands auraient eu pas mal de chats à fouetter, sur les steppes de Russie ou dans la grande poudrière du Pacifique, avant de venir troubler la tranquillité inquiète des gens d’Arvida. » – Samuel Archibald: Arvida, Le Quartanier, 2011, S. 209-210