La nageuse au milieu du lac von Patrick Nicol

8. Oktober 2015 | quélesen

„Meine Mutter ist ein Geist in einer Jacke, der durch die Flure einer privaten Einrichtung geistert …“ Damit beginnt die Textsammlung La nageuse au milieu du lac von Patrick Nicol.

Der Erzähler ist nicht nur Sohn einer demenzkranken Mutter, um die er sich kümmert, sondern auch Lehrer. Seine Schülern, und auch er, sind im Unterricht damit beschäftigt, einen belegten Bagel von Tim Hortons zu essen. Sie nippen an Kaffeebechern oder starren auf’s Handy. Er versucht ihnen das Leben vor der Modernität zu vermitteln, schöpft dabei aus Familiengeschichten und stellt Verbindungen zur Québecer Literatur her. Doch was würde er tun, wenn seine Mutter nicht mehr da ist und er sich nicht um sie kümmern müsste? Immer wieder wandern seine Gedanken zu seiner Mutter, die in einem Heim untergebracht ist. Die Türen sind dort verschlossen, um zu verhindern, dass sie draußen umherirrt. Ihr Gedächtnis funktioniert nicht mehr wie vorher. In Raum und Zeit ist sie verloren.

Der Zustand seiner Mutter lässt ihn in Erinnerung schwelgen und die Gegenwart beobachten, teilweise mit einer Prise Humor, dann ernst, mal real oder phantasiert.

Einzelne Texte wurden bereits in anderen Publikationen veröffentlicht. In La nageuse au milieu du lac ist ihre Anordnung gut gewählt. Sie fügen sich natürlich aneinander. Patrick Nicols Stil ist nicht aufgesetzt. Der Autor präsentiert sein Thema mit scharfsinnigen Beobachtungen des alltäglichen Lebens.

Patrick Nicol: La nageuse au milieu du lac
Album
Le Quartanier, 2015
168 Seiten
20,95 $
Ein Zitat:
« J’ai toujours pensé que ma mère était de la génération de Florentine Lacasse, l’héroïne de Bonheur d’occaion. Adolescente pendant la crise, elle aurait atteint l’âge adulte au début de la guerre. Cela aurait expliqué sa constante peur du manque, et sa rigidité. Je me disais également que son père avait dû être semblable à celui de Florentine, un Azarius tendre et mou, bavard et veule, tout juste bon, comme le répétait ma mère à propos de tous les hommes, à changer le monde, les deux pieds sur la bavette du poêle.
La femme amère, l’homme incapable, c’est un peu mon histoire personnelle, et je ne me demande pas si, par un mardi matin qui promet d’être ordinaire, il est bien sage de les évoquer devant une classe de cégépiens. Kim et Marie-Éve, dans le fond, ont déposé leurs bagels au fromage à la crème sur les sacs Tim Hortons ; assise à l’avant, Judith grignote des céréales sèches, et j’ai moi-même à la main un café dans une énorme tasse thermos. Nous nous installerons tranquillement et, avant d’aborder les grandes questions, mieux vaut faire ce détour par le vécu.
On dit que cette génération est celle du Je. J’ignore à quel point c’est vrai, mais je sais que mes étudians répondent bien quand un autre Je se dévoile devant eux. Dans cete institution d’enseignement supérieur, j’en suis donc réduit à parler de ma mère et de la piètre opinion qu’elle a des hommes. Je peux dire : ‹ Ma mère a longtemps été malheureuse ›, et cette phrase n’aura d’autre effet que d’accélérer le réveil de chacun. La difficulté surviendra quand je ne parlerai plus d’elle, de moi, quand il faudra intéresser mes étudiants au livre qui pour l’instant repose fermé sur les tables, et le saisir comme un objet qui ne nous concerne qu’indirectement. » – Patrick Nicol: La nageuse au milieu du lac, Le Quartanier, 2015, S. 9-10